Les crayons de mon enfance
Les crayons de mon enfance
Les Images;
De longs dimanches à colorier…
Lente imprégnation
Verrouillé d’heure en heure.
Au pays de mon enfance, les seules représentations d’art disponibles étaient les images pieuses distribuées aux enfants sages…et dieu sait que je l’étais! Les statues des églises et des couvents, les vêtements liturgiques, les vases sacrés… Cette soutane rouge! Le surplis de fine dentelle! revêtus aux grandes fêtes me firent si souvent rêver de devenir cardinal. Ma mère, hélas! désirait la papauté.
Bien sûr, les crèches de Noël bien qu’invariables, nous éblouissaient. Toutes ces représentations azurées, éthérées, scintillantes d’or, valeur absolue, transportaient nos sens par le biais d’un paganisme simple et pur... N’est-ce pas là la fonction essentielle de l’art ?
L’Église ne pouvait pas placarder toutes les fenêtres du temple! Par elles nous entrevoyions un monde pressenti à l’encontre de notre dévotion et de nos dorures; Marilyn Monroe, Pie XII, Ben Weider, l’Immaculée Conception, Coca-Cola, Philomène et Slogo, les Canadiens, le Père Noël… Tous objet de désir, confondus. Il est, de fait, assez difficile de distinguer la rutilance d’une Cadillac de l’éclat d’un ostensoir et…. Nous ne voyions pas que ces deux univers se pervertissaient l’un l’autre…
Au temps de mon enfance, le seul médium d’expression accessible était le crayon; celui pour écrire et compter, les autres, plus attrayants, pour dessiner et colorier. Outre quelques ¨crayons de cire¨ insipides, aux meilleurs jours, la petite ¨boite de peinture à l’eau¨ infailliblement vouée à tous les gâchis. D’elle, aurait pu venir notre ¨Refus global¨ mais sans personne pour nous instruire et tant d’autres pour nous contenir, nous revenions à notre ignorance et à nos caryons… Le refus, pas plus que l’art n’était une option.
Ainsi s’est forgé mon langage plastique, un langage populaire, assez naïf, du ¨joual¨ oserais-je le dire! Un langage reposant sur trois piliers; Les images pieuses, ce qu’elles inspirent, les crayons à colorier, ce qu’ils peuvent exprimer… et l’ignorance. Toutes ces certitudes heureuses. Ce langage si indésirable pour certains, je l’affectionne pourtant comme le seul bien de mon enfance dont on n’aura pas su me dépouiller. Cette exposition est l’éloge et un tribut à cette enfance.
Dans le petit village de mon enfance, l’art n’était pas une option et pourtant, les crayons de mes coffres d’écolier furent la brèche imprévisible de toutes mes libertés.
De l’onirisme (Jeu 2005) à la réalité (Émeute 2011), les chemins intérieurs que croisent de multiples regards sur l’art (Bruegel 2010), de multiples dialogues avec les amis imaginaires; les chemins intérieurs sont obscurs et indicibles, m’entrainent vers; je ne sais où …
Jean Guy Pomerleau 2011
Parcours de vie:
Parcours Artistique:
Il me souvient les images que l’on distribuait autrefois aux enfants sages….
Il me souvient de longs dimanches passés à colorier…
Il me souvient toutes ces choses qui me procurent du plaisir et me transportèrent alors…
Il me souvient l’enfance !
Jean Guy Pomerleau, 2011
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J.G.Pomerleau
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